LA CULTURE EN BONSAÏ

Le Prunus mume est un arbre délicat à traiter en bonsaï, notamment du fait de sa vigueur irrégulière et de sa difficulté à bourgeonner sur le vieux bois.

• Emplacement : plein soleil ou mi-ombre, à protéger des gelées sévères lorsqu’il est en pot (températures inférieures à – 5°C). Si la floraison craint le froid, et surtout le vent desséchant, l’arbre en lui-même est assez rustique.

 

• Arrosage : quotidien d’avril à septembre, ou dès que le mélange terreux sèche en surface. Les feuilles restant de grande taille, l’évaporation foliaire est importante. Le prunus mume apprécie l'humidité ambiante, surtout en été par forte chaleur. En hiver, garder le mélange légèrement humide, surtout avant la floraison.

 

• Fertilisation : un apport par mois, au moins, de mars à septembre (sauf juillet et août). De la quantité d’engrais apportée dépend la vigueur de l’arbre et la floraison suivante. Préférer un engrais organique solide à lente décomposition. La poudre d’os ou de poisson est particulièrement indiquée.

 

• Rempotage : tous les deux ans avant le débourrement, dans un mélange standard (akadama + sable grossier). Eviter les sols calcaires. Les sujets âgés sont rempotés plus rarement, sauf si leur vigueur l’exige. On conseille de garder un peu de l'ancienne terre pour faciliter la reprise. On utilise pour le Prunus mume des pots un peu plus profonds que pour les autres espèces, du fait de ses besoins importants en eau. Certains spécialistes préconisent de rempoter en automne. Plus encore que pour les autres Rosaceae, le rempotage est une opération délicate chez le Prunus mume.
  
  
   
•  Taille et pincement : Chez le prunus mume, la taille d’hiver est particulièrement délicate. Une branche taillée trop sévèrement et sur laquelle on n’aurait laissé que des bourgeons à fleur mourra après la floraison. Les bourgeons à fleurs se reconnaissent à leur forme arrondie, contrairement aux bourgeons à feuilles qui sont plus sombre et pointus. 
  La technique la plus sûre consiste à effectuer une taille modérée à la chute des feuilles (cela permet également de profiter de la floraison) et de pratiquer la taille finale juste après la floraison, quand les bourgeons « à feuilles » qui prendront la relève sont bien identifiables. Durant la période de végétation, tailler les pousses vigoureuses à deux yeux. Certains ouvrages conseillent de supprimer systématiquement les deux premières feuilles « naines » de chaque pousse afin de stimuler la production d’yeux « à bois » près de la base du rameau.

 

• Ligature : après la floraison et jusqu’à fin août. Attention, les jeunes pousses sont assez cassantes et le bois marque rapidement.

• Multiplication : 
  - Par semis au printemps, après stratification des noyaux (débarrassés de la pulpe) dans du sable humide
  - Par boutures herbacées en fin de printemps, sous atmosphère humide
  - Par marcottage en avril, sevrage à l’automne
  - Par greffe en T ou de bourgeon en été. Utiliser en porte-greffe le prunier franc ou le P. cerasifera
  
  
  
•  Styles et formes : tout ou presque est possible mais on rencontre rarement des Prunus mume en groupe (bosquet, forêt) car la composition serait peu naturelle. Pour la même raison, le chokkan (tronc parfaitement droit) et l’hokidachi (ou en balai) sont à éviter.

• Parasites et maladies :
  
  Parasites :
  Les prunus sont sujets aux pucerons. On veillera à les traiter à la fin de l'hiver avant l'apparition des nouvelles fleurs.
  Les charançons apprécient également les feuilles de P. mume : traiter préventivement et détruire les insectes qui se cachent sous les pots durant la journée.
  Attention également aux chenilles et aux araignées rouges. Un traitement d'hiver global permet de débarrasser l'écorce de tous les parasites en dormance.
  
  Maladies : 
  Chlorose (décoloration du feuillage) : prévoir des apports de fer dans la saison.
  Gommose (écoulement de gomme) lors de tailles importantes ou de fissures. Attendre l’automne pour pratiquer les grosses coupes et bien mastiquer.

IMPORTANT: Beaucoup d'échecs de culture sont dus au développement de champignons à la fin de l'hiver et au début du printemps qui assèchent les nouvelles pousses et tuent l'arbre à la sortie de l'hiver, quand il est le plus vulnérable. Pour éviter cette mauvaise surprise, il faut appliquer en janvier-février un fongicide (par exemple à base de cuivre type bouillie bordelaise) qui détruit ces parasites.